Au Sahel, la menace de l’État islamique au Grand Sahara grandit et s’étend

La violence liée à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) a plus que doublé au cours de l’année écoulée. Les évènements associés à l’EIGS sont concentrés le long des frontières entre le Burkina Faso, le Niger et le Mali et prennent pour cible des civils dans presque la moitié des cas recensés.


  • L’EIGS cible les civils dans 45 % de ses attaques : il utilise la violence pour extorquer ces communautés.
  • Au Niger, environ les deux tiers des attaques de l’EIGS ont ciblé les civils. Dans la région de Tillabéry notamment, qui jouxte le Mali et le Burkina Faso, l’EIGS est dix fois plus actifs que les autres groupes islamistes militants. Cela suggère que si l’EIGS est le groupe islamiste militant dominant dans la région, le soutien des communautés locales lui fait défaut.
  • L’EIGS se concentre sur le contrôle d’activités génératrices de revenus au Liptako-Gourma. Il a pris pour cible les communautés qui pratiquent l’exploitation aurifère artisanale dans la région et le long des routes commerciales utilisées pour la contrebande vers les côtes d’Afrique de l’Ouest. L’accès à ces revenus serait un facteur clé dans l’expansion de l’EIGS.
  • Alors que l’EIGS étend sa portée et augmente ses opérations, la compétition pour les revenus et le contrôle du terrain a entrainé des douzaines d’affrontements avec des groupes liés au JNIM. Près de la moitié de ces affrontements ont eu lieu dans des plaques tournantes pour l’exploitation aurifère artisanale ou le transit illicite.
  • Pour éviter les forces de sécurité et cibler les communautés locales, les groupes islamistes militants opérant dans le Liptako-Gourma tirent profit du terrain accidenté de la région et de la présence de parcs naturels et autres réserves naturelles qui s’y trouvent, notamment la région de conservation du W-Arly-Pendjari situé dans une partie du Burkina Faso, du Niger et du Benin.

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